Jour 54 – 05/03/2017

Aujourd’hui, c’est scooter day ! Le proprio de la guesthouse me gère un scooter pour 130000 dongs, je lui dis que je veux aller au Marble Mountain. Il me conseille alors vivement d’aller aussi à Mi Son. Bon, c’est plus loin et dans la direction opposée, je verrai comment se déroule la journée. Au bout d’un petit quart d’heure de route, je m’arrête pour un pho. Ce genre de petit-déj me va bien. Pas d’Occidentaux à l’horizon, les regards étonnés et curieux des locaux m’amusent. Quelques kilomètres avant d’arrivée à destination, les bords de route sont occupés par des officines vendant des sculptures sur marbre. Je rentre dans la rue donnant accès à la Marble Mountain principale, abritant une pagode, et me fais littéralement harponner direct par une nana en scooter qui veut que je gare mon scoot’ à sa boutique avec accès direct vers l’ascenseur pour la pagode…ouh là là, j’aime pas ça du tout ! Je lui dis que je continue la route et que je reviendrai plus tard…que nenni ! À peine sorti à l’autre bout de cette même rue, une autre nana arrive, rebelote, je ne discute même pas et continue ma route. Je  prends quelques photos, et passe mon tour pour les montagnes de marbre, ce sera sans moi. Sans intérêt, surtout si c’est pour se faire harceler comme ça.

Je suis, du coup, la recommandation de mon hôte : direction Mi Son, un « Unesco World Heritage Site » situé à une cinquantaine de bornes. C’est dimanche et visiblement au Vietnam aussi, c’est jour de mariage. Dans chaque village que je traverse, je passe devant nombre de grandes tentes ou lieux de réception décorés avec la  musique à fond et tout le monde sur son 31.

Mi Son, grand parking avec plein de bus, parking scooter à l’ombre, entrée 150000 dongs…des navettes électriques emmènent les visiteurs sur les lieux à 2km du parking, le site est verdoyant. L’état de ruines avec la végétation poussant directement dessus donne un charme particulier à l’endroit, ça donne un côté Indiana Jones, j’aime beaucoup. Encore une fois, c’est compliqué de prendre des photos avec tous c’est pu**** de selfistes (contraction personnelle de touriste et selfie) qui reste des plombes devant les monuments à prendre la pose sans se soucier une seconde de la vue qu’ils imposent aux autres…j’aurai dû venir le matin, dès l’ouverture…

Retour sur Hoi An. En chemin je m’arrête dans un café, pas de serveur, pourtant il y a des clients, j’attends 10 minutes, je vais voir en arrière-boutique…personne, bon, je traverse la rue pour aller en face où visiblement il y a du service…je sirote tranquillement mon café glacé lorsqu’un vietnamien vient me voir avec des billets de banque à la main, qu’il me montre…quoi ? Il veut de la tune ? Je ne comprends pas un mot de ce qu’il raconte…il retourne à sa place. Quelques minutes après, lorsque je veux payer mon café, le serveur ne veut pas de mes sous et me montre le gars qui était venu me voir…mais oui bien sûr ! Le mec voulait juste m’offrir le café…je le remercie chaleureusement. La somme est dérisoire, mais l’attention fait plaisir. En arrivant à Hoi An, je m’arrête manger un morceau au Baby Mustard. Le cadre est bucolique, mobilier en bambou avec vu sur le potager. Endroit calme à côté des rizières, avec du wifi, je m’installe pour écrire pour la fin d’après-midi.

En rentrant, je rencontre une nouvelle guest, Caoli, une Japonaise, belle rencontre. On papote de nos vies respectives. Elle est infirmière de nuit, service de 18h…10 nuits par mois, ouch ! Tous les trois mois, elle alterne entre travail et voyage. Elle me questionne sur le système d’assurance chômage français…je luis explique que normalement c’est juste pour aider à tenir le temps de trouver un boulot, et que ce n’est pas fait pour partir en vacances…les idées reçues, c’est toujours intéressant de voir comment nous sommes perçus de l’étranger. Le soir, nous allons avec une Coréenne, que Caoli a rencontrée plus tôt, manger à la vieille ville. De nuit, Hoi An est magnifique avec des lampions de toutes les couleurs un peu partout. Nous commandons trois plats différents, histoire de pouvoir gouter différentes spécialités : des « Wondong » (ravioles frites avec une sauce légumes et des crevettes dessus), un plat de bœufs et un autre de poulet. Soirée sympa à partager nos expériences respectives. Je demande à la Coréenne son point de vue sur la situation nord-sud…pour elle vu que ça fait genre 70 ans que la Corée est séparée en deux, c’est comme si on avait deux pays différents et elle ne voit pas du tout une réunification. Seulement une partie de l’aile gauche au pouvoir semblerait vouloir une réunification. Elle dit aussi que la tension nord-sud fait réellement peur aux gens et que du fait de cet état de guerre permanent, l’état trafique beaucoup l’information, en accusant systématiquement la Corée du nord en cas d’accident. Comme celui où un jeune en service militaire a perdu sa jambe à cause d’une mine dans la DMZ. L’état affirmant que c’était une mine nord-coréenne alors que le nord comme le sud en ont déversé des quantités astronomiques et qu’il est impossible de dire de quel bord est son origine…On parle un peu de crise de confiance générationnelle envers les politiques, surtout comme au japon où la classe active des 20 à 40 ans représentent seulement 30 % des votants…ou de la présidente coréenne qui s’est faite virée…ou encore de la campagne pour les élections présidentielles en cours en France…

RDV lundi, direction Hué !

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