Jour 62 – 13/03/2017

Couché 4h30, je me réveille vers 7h30, vaseux, les yeux piquent. Apparemment, le linge propre (drap et serviette) est stocké dans le dortoir et la nana s’occupant du ménage rentre et sort comme dans un moulin, en chantant. Autant dire que la tranquillité n’est pas au summum. Soupe de nouilles pour le petit-déj. Ah flute ! C’est de la nouille instantanée! Je passe la matinée à organiser les prochains jours.

Je réfléchis à une stratégie pour créer des personnages pour un éventuel roman. Par exemple noter des pensés, émotions, actions attribuables à un individu et voir si un ensemble peut se retrouver chez un même personnage…je ne sais pas si c’est très clair, mais je me comprends.

Le soir je teste le burger de la homestay. Nul. Ça, c’est fait.

Jour 63

Même petit-déj que la veille c’est à dire la soupe de nouille avec « vegetables and egg ». Pas fameux mais ça fait l’affaire.

Hier, je réfléchissais à une stratégie de création de personnages, mais il y n’y a pas besoin de chercher bien loin. La réalité dépasse toujours la fiction. J’en ai un sous les yeux. J’avais déjà repéré le mec la veille, ça se confirme au petit dèj. Le genre qui vient te parler sans que tu n’ais rien demandé et qui te colle comme une merde au pompes, tu sais pas comment t’en débarrasser. Le ton monocorde, qui s’écoute parler. Il ne sait pas prendre de décision et en assumer la responsabilité, et du coup, force les autres à choisir pour lui. Genre, j’ai vu ça et ça qui m’intéresse, quelle est le mieux à faire?…up to you man ! Pareil pour le petit-déjeuner, il demande au serveur : « what is the best pour me caler le bide  ? » Ensuite il veut prendre un vélo : « what is the best bicycle ? » Véridique, il n’y a qu’à voir la tête de la réceptionniste quand il revient lui demander un truc pour la Xème fois…

Je pars à pied à travers les rizières pour aller à la Hang Mua Cave, permettant d’accéder à un chouette point de vue. Le temps est couvert et pas trop chaud, probablement dans les 25°, mais très très humide. Ça bosse dans les rizières, ça pique et repique du riz. Je m’acquitte des 100000 donc à l’entrée du site de la grotte, ce n’est pas donné…tiens il y a un resto, bâtiment neuf, un ecosite est en train d’être construit avec des bungalows à louer. D’ici quelques mois, ça devait être bien sympa de passer quelques nuits ici dans ce joli parc, arboré, avec des sculptures peintes d’animaux (c’est un peu kitsch quand même), ou de bouddha…on aperçoit l’escalier menant au sommet d’un ces nombreux pitons rocheux caractéristiques de la région.

Allez hop! J’attaque l’ascension des quelques centaines de marches. Ça monte raide, et j’ai rapidement fait d’être trempé, la transpiration ne s’évaporant pas. À chaque virage, la vue se dégage un peu plus sur la plaine, et une fois en haut, c’est du 360°. Magnifique ! Là, j’ai du paysage typique, j’apprécie la vision en FLD, ouais, c’est mon mot pour Full Life Definition à mettre en opposition à Full HD ou la 4K qui même si ça fait de chouettes images, cela reste bien pale par rapport à la vraie vie !

En redescendant au niveau du plancher des vaches, selon l’expression consacrée, je vais voir la grotte qui consiste en une large tunnel traversant de part et d’autre le piton rocheux. Un tunnel annexe mène à une source d’eau. Il faut se baisser pour y accéder, je suis Indiana Jones pour quelques minutes…

Je m’arrête ensuite au resto, prendre un café shake. L’endroit étant bien calme je reste manger un bout et lire un peu. J’ai beaucoup apprécié ce moment, surtout lorsque dans le livre je bute sur un mot que je ne connais pas. Je laisse mon doigt dessus et la définition s’affiche, en effet je lis sur une liseuse électronique…je trouve ça juste génial. Ce moment regroupant tant de choses, moi Antoine, installé à une table d’un restaurant désert, ayant vue sur les rizières du Vietnam, en train de lire un roman de science-fiction, cliquant sur un mot pour en avoir la définition, je trouve ça simplement magique. Il y a encore quelques années, cette scène aurait été elle-même de la SF. Nous vivons une époque moderne et le progrès fait rage. En 1995, 99% des Français déclaraient ne jamais vouloir de connexions internet…actuellement, « seul 18% des Français trouvent un intérêt dans un véhicule qui serait complètement autonome. De plus, 56% des sondés déclarent ne pas vouloir utiliser un véhicule capable de se déplacer sans intervention humaine. » On en reparle dans 20 ans…

Le soir, je commande des « french fries » et des nems…bon c’est pas ça la bouffe ici, définitivement.

RDV mercredi pour la Bich Dong Pagoda, toujours à Ninh Binh !

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