S01E19 En vélo le long des canaux – An Binh – Delta du Mékong – Vietnam
Jour 44 – 23/02/2017
La nuit a été difficile. Trop chaud, et une saloperie de moustique à l’intérieur de la moustiquaire. Réveil à 6h, avec la lumière du jour et surtout la touriste qui cause comme dans un hall de gare au téléphone dans la chambre d’à côté. Les cloisons en végétaux tressés et l’absence de plafond aux chambres font que l’isolation phonique est inexistante…
Une bonne douche et un petit-dèj plus tard, j’enfourche un des vélos en libre accès et pars faire une balade le long des canaux, direction la pointe ouest de An Binh. Comme l’avant veille à pied, ici, c’est la vie rurale du delta, tranquille, du riz à sécher au sol et des arbres gavés de fruits.
Il est à peine 10h que déjà les karaokés se font entendre, c’est hallucinant. T’es dans la campagne, et tous les kilomètres, t’entends de la musique. Les Asiatiques et les karaokés, c’est une grande histoire d’amour. Si tu n’es pas équipé ou si tu ne vas pas au karaoké du coin, le karaoké vient à toi, sous la forme d’un scooter avec une grosse enceinte et un ampli sanglé sur l’arrière…l’enceinte est posée sur une chaise ou à même le sol et c’est parti ! Volume à fond parce qu’il faut que tout le monde en profite bien sûr.
Je prends un café (qu’ils prononcent comme nous d’ailleurs, probablement un héritage colonial). 5000 dongs, c’est le moins cher que j’ai trouvé pour l’instant, avec des glaçons, bien entendu, accompagné à côté une bouilloire de thé.
Je continue tranquillement mon tour, la chaleur grimpe gentiment, je m’arrête manger un pho bo (soupe de nouille au boeuf), accompagné de diverses herbes, pousses de soja, citron et chilli, à ajouter directement dans le bol à ta guise…Trop bon…25000 dongs…j’en mange pratiquement tous les jours, ça fait partie des classiques du Vietnam.
Je m’arrête dans une boutique pour acheter des crédits pour mon téléphone. J’ai cramé les 3go de data et le débit réduit est assez frustrant. J’en achète pour 200000 dongs. Le couple qui tient la boutique enregistre les coupons directement dans mon téléphone, cool. Je fais ensuite le code SMS pour renouveler ma formule data…ça ne fonctionne pas. Les 200000 dongs sont bien crédités, mais un SMS de l’opérateur me dit que je ne suis pas éligible…what ? Je montre ça au couple, ils essayent de le faire avec un autre numéro, ça ne passe pas; ils appellent la hotline, je finis par comprendre par Google Traduction interposé qu’ils se font répondre la même chose que le SMS…bon…peut être qu’une partie des 200000 dongs est déjà consommée que du coup l’offre 3 giga au même prix ne peut pas être validé…non, il y a bien 200000 dispo. Je retourne sur un site web expliquant les manipulations et je comprends que je n’utilise pas le bon code, j’essaie…Yes! ça marche! Je remercie chaleureusement le jeune couple pour leur patience et leur gentillesse. Je passe acheter une grande bouteille et d’eau et un soda à l’épicerie de l’autre coté de la rue. À la guesthouse, le prix des consommations est abusé, 15000 pour une bouteille d’eau de 50cl alors qu’à l’épicerie j’ai 1,5l pour 10000 et les sodas sont deux fois moins chers.
Exit la marche à pied pour l’instant, l’expérience d’un jour a mis en évidence quelques problématiques. Si je renouvelle l’expérience au Vietnam, il y aura des aménagements à faire, au niveau du sac et de l’équipement. La chaleur est un paramètre à prendre en compte également. À part les quelques 2 ou 3 soirées fraiches à Chiang Rai en Thaïlande, depuis que je suis parti, je n’ai pas eu besoin de sortir mon sweat du sac ! Après m’être renseigné auprès du proprio de la guesthouse, demain soir, je prends le bus pour Dalat, 1500m d’altitude, et du coup, passer de 33°C le jour et 24°C la nuit à 24°C le jour et 13°C la nuit…ça va me faire le plus grand bien de retrouver un peu de fraicheur.
Jour 45
Je reprends un vélo, mais cette fois je pars du côté nord-est de An Binh. J’essaie de suivre tant bien que mal Maps, mais fini par me perdre. Un gamin m’indique le chemin qui se trouve juste à une vingtaine de mètres de là, avant de retourner s’occuper de ses magnifiques poissons.
Je m’arrête en fin de matinée dans un bouiboui karaoké au bord d’un canal. La patronne de l’endroit semble ravie de m’accueillir. Il est probable que les touristes s’aventurent rarement jusqu’ ici.
Je continue ma boucle en espérant trouver un endroit alléchant pour déjeuner…rien de transcendant, du coup, en rentrant je m’arrête manger une soupe de nouilles au même endroit que la veille. Je retourne à la guesthouse préparer mon sac et bouquiner le reste de l’après-midi le deuxième tome d’Hypérion. Check out avec le proprio, 810000 dongs au total avec les petits-déj et repas du soir pour deux nuits, aller-retour en mototaxi jusqu’au bac inclus. Le proprio a réservé pour moi le bus pour Dalat la veille, et me donne les instructions pour la suite : après le bac, je devrais attendre de l’autre côté de la rue qu’une navette gratuite passe me prendre pour aller à la station de bus, je payerai directement le ticket une fois là-bas. 20h, mototaxi direction le bac, qui d’ailleurs est là quand j’arrive avec les dernières personnes en train de descendre. Je hâte le pas pour en profiter, lorsque je me fais crier dessus par la contrôleuse qui pense que j’allais passer sans payer…alors que j’étais déjà en train de chercher les billets dans ma poche.
À priori, la navette doit passer vers 21h-21h15. Je m’installe de l’autre côté de la rue et m’apprête à sortir ma liseuse lorsque je me dis : « Pourquoi pas juste profiter de cet instant tel qu’il est, juste à regarder le monde qui m’entoure. » J’ai une affection particulière sur ces endroits de transit (ici l’embarcadère du bac) juste à observer, immobile, le mouvement de la vie, qui va et qui vient autour de moi à chaque instant.
Il est à peine 20h30 quand un minivan correspondant au descriptif arrive. Je fais signe, quelqu’un descend, « bus station ? » « Dalat ?» « yes Dalat » « ok » je monte, c’est plus tôt que prévu…je verrai bien. Le minivan dépose à différent endroit les passagers restants avant d’aller à la gare routière.
La navette qui vient me chercher au départ et me déposer à l’arrivée est incluse dans le prix du ticket…bon à savoir pour éviter de payer un taxi. Il y a quelques jours, à l’arrivée à Can Tho, j’aurai pu en profiter…
J’arrive donc au comptoir pour payer le billet. Je n’ai besoin de rien demander, je vois l’hôtesse préparer le ticket, il n’y a pas trente-six bus de nuit…je m’acquitte des 315000 dongs. « What time the bus go ? » « In 20 minutes ». Je m’assois sur une des banquettes du hall. J’observe un mec s’occupant de trier des colis (le bus est également pour transporter des colis), je le regarde charger son chariot et repense à mon ancien boulot de livreur pour une grande enseigne de VPC…le contraste est saisissant : ici, c’est à la cool, pas speed, en tongs bien sûr, pas de scanner pour la traçabilité…
Le bus arrive. Mon sac en soute, je monte et cherche ma place. Fuck ! tout au fond, dans le coin, ranger de couchettes. Je me fraie un chemin jusqu’à qu’à ma place. Faut pas être obèse, pour mes 1,83m, il n’y a pas vraiment de position idéale. C’est parti ! ça secoue. Comme en Thaïlande, c’est le gabarit de ton véhicule qui indique ta vitesse limite: plus t’es gros plus tu vas vite, et avec un bus autant dire que tu es en haut de la chaine alimentaire de la route. Le chauffeur en a bien conscience…le confort de ses passagers est un élément secondaire. Les 10h de trajets vont être compliquées. Je bouquine, joue sur le smartphone, surf un peu, pendant plus de deux heures. Pause pipi au bout de trois. La route est en meilleur état et moins de circulation, les secousses sont moins fréquentes, mais je ne dors pas vraiment. Vers 5h du mat, annonce micro à laquelle je ne comprends évidemment rien de rien, si ce n’est que je chope au vol le mot « Dalat ». Je sors mon smartphone pour constater à ma grande surprise que l’on est à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. Pour une bonne nouvelle, ça, c’est une bonne nouvelle ! j’ai dû me tromper dans mes calculs et ça me va très bien! On arrive donc à 5h15 à la gare routière. Je me fais déposer à l’hôtel par une navette. Il fait frais. Ouf quelqu’un à l’hôtel m’ouvre la grille. Un groupe de 4 personnes vient d’arriver également, j’attends mon tour pour le check-in. Je vais pouvoir finir ma nuit dans un lit bien douillet.
RDV mercredi à Dalat !
Si tu veux en savoir plus, pose tes questions dans les commentaires du blog ou de la page Facebook. Aime et partage !
Pour être au courant des derniers articles, tu peux suivre la page Facebook. Tu peux aussi t’abonner à la newsletter hebdo (en haut, colonne de droite).