S01E18 – Marche à travers le delta du Mekong – Can Tho à An Binh – Vietnam
Jour 42 – 21/02/2017
Aujourd’hui, je marche. Je vais rejoindre la Mekong Homstay guesthouse située à une vingtaine de kilomètres de Can Tho, en plein milieu du delta du Mékong, à pied avec mes 15kg sur le dos.
Le réceptionniste de l’hôtel, toujours aussi dévoué que la veille…me laisse partir sans mon passeport…je m’en rends compte après avoir marché 3 km, juste avant d’arriver au bac permettant de traverser un bras du Mékong. Pour ne pas me rajouter des kilomètres de marche inutilement, je fais un aller-retour en taxi qui me redéposera à l’endroit où j’étais rendu.
Je me fais régulièrement inviter pour boire le thé, ce que je décline. Si je dois m’arrêter toutes les dix minutes, je ne vais jamais y arriver, je dois garder le cap. Un homme de 79 ans passe devant moi en vélo, on échange quelques mots. Comme beaucoup de vieux ou d’handicapés, il vend des billets de loterie. Souvent l’unique moyen de subsistance de ces personnes âgées.
3 kilomètres après le bac, je sors de l’axe principal, pour longer les canaux secondaires, les chemins étant juste assez large pour les deux roues et beaucoup moins fréquentés. Environ 1h30 que je marche, la pause s’impose pour refaire descendre la température et s’hydrater. Je m’arrête boire un soda (7000 dongs le 7UP…) sur une terrasse. Il y a de la musique traditionnelle dans l’air, provenant de l’autre côté du canal, l’ambiance est là (extrait vidéo à la fin de l’épisode).
Une des difficultés à pied, c’est les chiens. Il y en a bien 1 ou 2 qui m’ont foutu un peu les boules. Heureusement, jusqu’à présent, je n’ai pas vu de gros gabarit, probablement moins adapté à ce genre de climat.
Comme je passe devant des écoles, nécessairement, je croise la route de gamins, qui me font des grands « Hello ! », peu habitués à voir des étrangers à pieds dans les parages. Deux gamines de 12 ans sur un vélo finissent par me suivre et essaient de lancer la conversation. C’est un peu limité vu mon niveau inexistant en vietnamien et leur très pauvre niveau d’anglais. Je continue ma route, mais elles me suivent encore et encore en rigolant. Lorsque je m’arrête pour la seconde fois, au 2/3 du trajet, elles s’installent avec moi. Je sors le smartphone et lance Google Traduction…quand l’application enregistre mal ce qu’elles disent, elles éclatent de rire avant de répéter la question en criant deux fois plus fort, comme si ça allait améliorer la reconnaissance vocale…à un moment, je comprends qu’elle veulent me demander quelque chose en rapport avec l’argent et le Pepsi que je bois. Je finis par comprendre qu’elles aimeraient bien que je leur en paie un à chacune…après négociation, j’accepte d’en offrir un seul qu’elles partageront à deux. Deal à prendre ou à laisser qu’elles accepteront…non, mais ! En tout cas, on a bien rigolé.
La dernière heure est raide, j’ai mal partout, il fait chaud, je suis rincé, mais j’arrive au but. Je ne suis pas sûr de là ou j’arrive. D’après le GPS c’est bon, mais aucune indication de la guesthouse. Des chiens gardent l’entrée, on me dit de venir. Un petit panneau indique l’adresse, je compare sur le tél., OK c’est bien ici. L’endroit semble assez désert et un peu bordélique, j’ai l’impression qu’il n’y a pas grand monde à passer par là. Le mec m’installe à table et m’apporte de l’eau et de la bière, je ne me fais pas prier…Il finit par m’emmener à la chambre, pas de wifi, pas de clim…je squatte la chambre le reste de l’après-midi. À 18h, il vient me chercher pour aller dîner. Il m’emmène alors sur son scooter dans un resto manger une bonne soupe de nouilles. Je pensais qu’on allait rentrer direct après, mais nous voilà partis prendre un café avec des amis à lui. Visiblement, Monsieur à ses petites habitudes (à 70 balais, je ne vais pas l’emmerder). J’ai le droit au classique café glacé vietnamien, qui une fois terminé, on allonge avec du thé sur les glaçons restants…je comprends qu’il raconte à ses amis que je suis venu à pied de Can Tho…ce qui fait rire tout le monde. Nous voilà repartis, non pas pour rentrer à la guesthouse, mais voir sa femme chez une de ses filles qui habite un peu plus loin juste derrière une église…d’ailleurs, ils sont catholiques. Sa femme a eu un accident de scooter et a le dos en vrac depuis plusieurs semaines. C’est pour ça que mon hôte m’a emmené manger à l’extérieur, sa femme et sa fille n’étant pas là pour gérer l’intendance…je comprends alors pourquoi l’activité de la guesthouse est au ralenti. Après un plateau de fruits, avec entre autres de la mangue exceptionnellement délicieuse, on rentre enfin. Une journée bien remplie dans un Vietnam authentique hors des sentiers battus.
Jour 43
6h30. toc-toc-toc. Oh putain! c’est abusé ! J’aurai bien dormi encore un peu: « yes ? », « go breakfast !». Il est prévu que mon hôte m’emmène à 9h sur Vinh long. Vu comment j’en ai ramé hier, et que mon chargement n’est pas des plus optimal, j’ai décidé de poursuivre de manière plus conventionnelle…en scoot’. Bref, nous voilà partis prendre le petit-déj. Comme hier, l’expérience ne peut être plus « locale », nous nous installons sur les tabourets minuscules à côtés d’écoliers. Une plâtrée de riz avec des légumes, un peu de viande, et un bouillon avec une petite boulette de viande. Un peu pris au dépourvu, pas très réveillé, je joue le jeu et me remplit l’estomac sous le regard intrigué des gamins qui ne voient pas beaucoup de touristes dans le coin. Suivi de café et de thé bien entendu.
En repartant, il m’emmène voir un ami qui élève des tortues, on prend donc un thé…nous passons ensuite voir d’autres amis qui sont tranquillement en train d’affuter leur tronçonneuse autour de café et de thé. Ensuite, on passe voir un menuisier…qui nous offre…wait for it…le thé ! Il est en train de rénover le bateau de mon hôte.
Retour à la guesthouse, je fais mon sac et c’est parti pour 20km en scooter. Mon hôte me dépose à Vinh Long où je prends un bac permettant de rejoindre la Phuongthao homestay à An Binh. Sieste, douche, soupe de nouille. J’écris une bonne partie de l’après-midi.
Le soir, fried noodle with chicken, deuxième repas sur place, la restauration de la guesthouse n’est pas exceptionnel…surtout à deux fois le prix de l’extérieur.
La suite lundi !
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