Jour 38 – 17/02/2017
En route pour faire un tour au nord de l’île en remontant par l’est…bon, en fait non. Quand je commence à reconnaître les bâtiments de l’entrée de Duong Dong, je me dis que quelque chose a merdé, j’ai dû raté une intersection…tant pis, je ferais le tour par l’ouest. La route est récente. Tous les quelques kilomètres, des arrêts de bus ont été aménagés. Enfin, quand je dis aménagé, cela consiste en un débordement de la chaussée et un panneau. Le truc, c’est qu’ils sont plantés au milieu de nulle part, sans autre accès que la route sur laquelle je suis…surement en prévision de l’explosion économique de l’île dans les années à venir.
Avant que ce « périph » redescende vers le sud, j’empreinte une route de terre censée rejoindre le front de mer…Malgré une courbe d’apprentissage accélérée (grâce aux conditions de circulation et à la nature des « routes »), ma dextérité débutante en scooter ne suffit plus quand le chemin se transforme en sable ou en boue. Je ne vais pas tenter le diable. L’aventure, c’est aussi savoir quand faire demi-tour pour éviter les galères inutiles.
Il est temps de trouver un endroit pour faire une pause : le casque me fait mal au crâne, j’ai les fesses en compotes et la faim pointe le bout de son nez. J’aperçois alors un petit panneau « Thom Beach, drink, food, cheap, cheap » hum ? ok let’s go ! Un chemin pentu quitte la route principale, je vois le front de mer en contre bas. Je gare ma monture à l’ombre. Ô joie ! quand j’enlève le casque et me passe la main sur le crâne. Je m’installe à une table, littéralement à quatre mètres de l’eau. Des petits bateaux de pêche mouillent à quelques centaines de mètres. Contrairement à Sao Beach, la mer est calme. Cet endroit de l’ile semble abrité par l’anse que forme la côte. Du coup, c’est plus propre. On distingue en face, à travers une légère brume, les côtes cambodgiennes situées à une douzaine de kilomètres. Je profite de cet endroit calme pour écrire un peu.

Reposé et rafraichi, j’attaque les 40 bornes du retour. La construction de la route n’est pas terminée. La piste en terre alterne avec des parties fraichement bitumées. La signalétique des travaux est plus qu’aléatoire, il faut être vigilant. Des branches sur la route font office de plots de signalisation…

3h de scoot’, 90 kilomètres au compteur dont la moitié en piste de terre. Ça te donne une idée de la qualité des routes…j’arrive enfin à la guesthouse. Je suis bien claqué, couvert de poussières, j’ai mal aux fesses et au crâne.
Je me repose un peu et profite de la fin d’après-midi pour préparer la suite du voyage : au retour sur le continent, de Rach Gia, j’irai à Can Tho en bus, d’où je partirai à pied à travers le delta du Mékong pour une étape d’une vingtaine de kilomètres…à suivre.

Jour 39

Aujourd’hui, je retourne au nord de l’île, mais pour la pointe nord-ouest. Un bon 30 km. En chemin, les nombreuses cimenteries et briqueries témoignent du développement économique de l’île. On pourrait dire « chouette ! », mais la façon dont ça se passe me laisse perplexe. Je longe également d’énormes complexes hôteliers en construction, ainsi qu’un gros parc d’attractions. Un couple de jeunes mariés se fait prendre en photo devant une grande enseigne avec le nom de l’île…Phu Quoc prend la direction du tourisme de masse. Cette île, déjà plus si paradisiaque que ça, aura d’ici 5 à 10 ans perdu tout son charme…ou pas, tout dépend de ce que les Vietnamiens en feront.

Je déjeune à Gành Dầu dans un resto au bout d’un ponton, au dessus de l’eau. Une famille ou groupe d’amie déjeune à la table en face. Le patriarche, en uniforme, peut être un douanier, semble mener les opérations. Moult plats et bières défilent. Les femmes et les enfants on quitté la table, reste les hommes qui continuent de trinquer. Et il est à peine 10h du matin ! étonnant.

Ptite video de Thom Beach et de la décharge fumante:

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