S01E15 – Finances perso, soupe de nouilles et prison – île de Phu Quoc – Vietnam
Jour 35 – 14/02/2017
8h, allez ! Petit plongeon dans l’océan rien que pour moi avant d’aller prendre un petit-déjeuner et bosser un peu sur l’ordi. Quelques touristes se réveillent en douceur en finissant leur nuit sur les transats.
Fuck ! je n’avais pas mis mon ordi à charger, je vais devoir attendre un peu avant d’aller prendre un café.
Je m’installe au Coco Bar. Derrière moi, une table avec 3 Français semblant vivre sur l’île. Le plus âgé, genre vieux briscard grande gueule, fait la conversation à lui tout seul. En l’espace d’une demi-heure, j’apprends qu’il a bossé en Nouvelle-Calédonie et en Australie à faire pousser des légumes, travaillé sur un bateau à bouffer des huitres tout la journée avec du vin blanc en envoyant chier un photographe qui voulait juste picoler mais qui n’en branlait pas une, qu’il a écrit plusieurs bouquins et que dans celui qu’il écrit maintenant, il parle entre autres de la nature plus forte que nous, prenant l’exemple des manguiers en Australie explosant de fleurs trois mois avant qu’un ouragan arrive…et autres anecdotes de business sur l’île. Fascinant.
Je bosse sur mes finances. Chaque mois, je vends une part définie de certains actifs pour faire face aux dépenses…et le fait que la valeur de mon patrimoine a retrouvé celle d’octobre dernier (moment où j’ai commencé à vivre sur mes économies) me conforte dans mes choix d’investissements. Mensuellement, je m’octroie l’équivalent d’un salaire que je nomme le MLC (Monthly Life Cash) acronyme perso pour définir l’argent nécessaire à mon train de vie. Je dois faire attention. Il est évident que le fait d’avoir conservé mon logement en France pour l’instant, me prive d’environ 400 euros de pouvoir d’achat tous les mois…ne sachant pas encore quelle forme donner à mon tour du monde, «l’assurance retour » que me confère ce logement se transforme petit à petit en poids financier qui entrave ma liberté.
Après-midi exploration en scooter du côté de Suối Đá Bàn. Bof. Tiens ? Un resto-burger tenu par un américain…c’est obligé, je teste…le kiff !
Jour 36
8h, baignade du matin. Je prends mon petit déjeuner dans un endroit tenu par un couple franco-vietnamien. Ça fait plusieurs jours que je vois le panneau alléchant indiquant les croissants faits sur place…le boulanger – la bouille bien ronde – a la tête de l’emploi, un visage familier qui donne au croissant un petit gout de France tout à fait sympathique.
Je me rends à l’est de l’île, à l’embarcadère, pour réserver ma place sur le bateau pour Rạch Giá dans quelques jours. Je vais ensuite manger un morceau au port de Rạch Hàm, un « crab meats with fried rice »
Jour 37 16
Je pars en scooter à la fraiche pour une vingtaine de kilomètres, direction Sao Beach. Arrivée sur place, eh bien…ce n’est pas top. Des restos énormes en bord de la plage et c’est assez sale. 3 ou 4 balançoires suspendues aux cocotiers sur la longueur de la plage, pause selfie obligatoire pour les touristes.
Je m’installe à la terrasse de « The Beach House ». Il est 9h45. Je n’ai pas très faim, mais c’est un bon spot pour le petit-déj et bosser un peu. La serveuse me donne un menu…tiens ? « No breakfast menu ? » « it’s too late » « ah ok, I’ll see », ouais ben c’est tout vu. L’accueil froid, sans sourire, du début et maintenant cette attitude : je me casse. Je reprends le scoot’ pour aller voir plus au sud de la plage. Encore du gros restos, ça ne m’inspire pas du tout. Tant pis, je mangerais plus tard. Je vais visiter l’ancienne prison de l’ « American Puppet Governement » comme il dise sur les panneaux d’information de la visite. C’est dingue, la barbarie « at its finest ». L’ingéniosité humaine au service de la torture est sans limites autant que l’instinct de survie des prisonniers qui vont creuser des tunnels sur plusieurs dizaines de mètres pour tenter de s’enfuir et pour certains, y parvenir.
Je m’arrête devant une plantation de poivre (spécialité de l’île), j’achète deux paquets à rapporter en France et/ou peut-être m’en servir en troc contre un service rendu. Si vraiment je pars à pied sans plan, ça peut être utile.
Je m’arrête enfin manger, dans un restaurant au bord de la route. Pas de menu, ça ne parle pas anglais. Je sors le smartphone et lance Google traduction, je tape « food », et lance l’audio, je fais signe à la patronne de parler dans le smartphone qui traduit alors « noodle soup », je fais un grand « Yes! », c’est parti pour une soupe de nouille. 10 minutes après, un grand bol arrive, magnifique, tout y est, les nouilles de riz, des morceaux et boulettes de viande (du porc) et différentes herbes fraîches, c’est beau et ça sent très bon. Toutes les saveurs sont bien distinctes et pas trop de piment. Je me régale, le meilleur Pho depuis que je suis au Vietnam.
Je suis content d’avoir trouvé cet endroit sans Tripadvisor ou autre blog de voyageurs. C’est ça l’aventure, sauter dans l’inconnu au risque de se tromper, mais aussi de découvrir des trésors insoupçonnés…avant qu’ils ne soient pourris par la masse…c’est vraiment ce qui est en train de se passer ici. D’ici 5 à 10 ans, tout ce qui fait le coté paradisiaque de l’île aura peut-être été flingué par le tourisme de masse…j’ai donc pour l’instant un avis très mitigé sur Phu Quoc.
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RDV lundi pour l’épisode 16 !